Roman Jean-Georges Aguer

Publié le par elodie Ker

Jean-Georges Aguer, Little Bighorn, La Saga des quatre rivières, éd. Le Cherche Midi, 17€

 

Rien de tel pour voyager qu’un bon livre d’aventures ! Le premier roman de l’auteur de chansons à succès, Jean-Georges Aguer, intitulé Little Bighorn, La Saga des quatre rivières, et publié chez Le Cherche Midi peut parfaitement faire l’affaire ! Il nous emmène à la rencontre de Lorcan Iarlaith O’Neill dit « le Lion », un jeune orphelin irlandais embarqué à l’âge de 15 ans dans l’aventure des fenians pour « bouter » les Anglais hors du Canada ; c’est un échec. Sans ressources, exilé, il s’engage dans un nouveau régiment de l’armée des Etats-Unis : le 7e de Cavalerie, commandé par le célèbre général Custer qui le prend tout de suite en affection. Grâce à lui, il s’instruit et monte quelques échelons. Avec l’armée, toujours dans le même régiment, il combat les Peaux-Rouges dans l’Ouest ainsi que le Ku Klux Klan dans le Sud. Durant ces dix ans, de 1866 à 1876, de bons et loyaux services aux côtés du général, il découvre les plaisirs de l’amour, l’amitié, apprend à comprendre les hommes et leur bêtise avant de perdre totalement ses illusions. L’ouvrage s’ouvre sur un mot d’un éditeur irlandais, Francis Alan Scofield, écrit en 1916 à qui on a remis le récit des aventures de Lorcan Iarlaith O’Neill, alors décédé. Celui-ci explique qu’il a été subjugué par ce qu’il a lu c’est pourquoi il a décidé d’éditer ce texte censé rétablir la vérité sur la légende O’Neill. Il s’agit effectivement des écrits de Lorcan qui, maîtrisant l’art de la plume et de la réflexion, avait pris la décision de noter sur un carnet ce qu’il vivait, voyait, entendait et pensait pendant son service au sein de l’armée. Dans l’une de ses notes, il mentionne d’ailleurs ce besoin de tout rapporter lors du voyage de la 7e vers le Sud. Chapitre 16 « En route vers le Dixieland », p132 :

 

Le soir, le plus souvent, je reste dans la tente. Là à la lueur d’une lampe à pétrole, j’écris fébrilement tout ce qui me revient en mémoire depuis mon départ d’Irlande. Comme je n’ai pas toujours du papier de bonne qualité sous la main, j’écris sur n’importe quoi, en m’efforçant de classer toutes mes notes d’une manière chronologique. Ce n’est pas toujours facile de retrouver la bonne feuille quand un petit incident me revient en mémoire et de l’intercaler dans le récit. Puis, mon exercice d’écriture une fois terminé, je range soigneusement tous mes petits morceaux de papier dans une sacoche de cuir repoussé décorée d’une tête d’Indien que j’ai achetée dans un bazar, à fort Hays. Russel, Jones et Butser se demandent souvent ce que je peux bien fabriquer à rester seul au lieu de jouer aux cartes ou raconter des blagues, mais peu m’importe. Je ne sais pas pourquoi, mais je me sens investi d’une mission personnelle qui est de mettre noir sur blanc ce que je vis actuellement. Dans les détails.

 

Effectivement, le héros, Lorcan Iarlaith O’Neill, raconte tout dans les détails ce qui permet au lecteur de suivre précisément ce qu’il est en train de vivre. C’est d’autant plus facile que les verbes sont au présent de l’indicatif et que les aventures sont narrées à la première personne. Autrement dit, ce qui fait la force de ce roman, c’est que le lecteur est happé dans l’histoire, qu’il a le sentiment d’y être en entendant la voix de Lorcan qui lui décrit tout même le sentiment général des troupes, notamment lors de sa dernière grande bataille contre les Peaux-rouges près de la rivière Little Bighorn.

 

Cela signifie qu’avec son premier roman Little Bighorn, La saga des quatre rivières publié aux éditions Le cherche Midi Jean-Georges Aguer parvient à nous plonger totalement dans un autre monde, celui de son héros, Lorcan Iarlaith O’Neill, à nous le rendre familier au point qu’il est ensuite difficile d’en sortir !

 

Elodie, le 30 juillet 2007

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